Voici le Corps et le Sang du Seigneur
Les fêtes s’enchaînent en ce temps après la Pentecôte. Après St Philippe Néri honoré le 26 mai, la Trinité célébrée dimanche dernier, voici la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ ce dimanche, puis celle du Sacré-Coeur vendredi prochain.
Ces fêtes nous rappellent que Pâques est une joie qui ne peut ni s’émousser ni s’éteindre. Aller de fête en fête donne à notre quotidien un parfum et une saveur renouvelées. Nous vous souhaitons de vivre cette fête du Saint Sacrement dans cette louange simple de ceux qui expriment leur gratitude d’être rejoints par ce Dieu qui se fait si proche de nous. Il nous nourrit, Il nous désaltère, Il nous communique sa Vie. Il se fait le Très bas et le Très humble pour faire sa demeure en nous à chaque Eucharistie, à chaque communion. Levons les yeux pour le regarder et l’adorer.
Pange Lingua gloriosi
A partir du XIIIè siècle, la dévotion eucharistique s’est développée alors que des objections théologiques s’étaient exprimées quant à la présence réelle du Corps du Christ dans le pain consacré. Ces objections avaient été principalement soulevées au XIè siècle par Béranger de Tours. Avant le Concile de Trente au XVIè siècle, plusieurs conciles locaux au XIIè et XIIIè ont réaffirmé ce réalisme eucharistique : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang ».
St Thomas d’Aquin (1225-1274) composera l’office de la fête du Saint-Sacrement (appelée ‘Fête-Dieu’ jusqu’à la réforme liturgique de 1969) mise en place en 1264 par le pape Urbain IV qui avait été évêque de Liège. C’est dans cette ville que Ste Julienne de Cornillon (1193-1258) s’était faite l’apôtre d’une dévotion eucharistique devenue rapidement très populaire.
Voici un des textes composés par St Thomas d’Aquin. Il a sa place dans la liturgie des heures, mais aussi à la procession eucharistique du Jeudi-Saint. Les 2 dernières strophes sont habituellement chantées lors de l’exposition du Saint-Sacrement.
Ce texte expose d’une façon à la fois synthétique et poétique le cœur de la foi eucharistique : la foi suffit pour percer les apparences du pain et du vin pour y discerner ce vrai Corps et ce vrai Sang, donnés pour notre salut et notre divinisation. Adorons-Le !
Pange lingua gloriosi
Corporis mysterium,
Sanguinisque pretiosi,
Quem in mundi pretium
Fructus ventris generosi,
Rex effudit gentium.
Nobis datus, nobis natus
Ex intacta Virgine
Et in mundo conversatus,
Sparso verbi semine,
Sui moras incolatus
Miro clausit ordine.
In supremae nocte cenae
Recum bens cum fratribus,
Observata lege plene
Cibis in legalibus,
Cibum turbae duodenae
Se dat suis manibus
Verbum caro, panem verum
Verbo carnem efficit:
Fitque sanguis Christi merum,
Et si sensus deficit,
Ad firmandum cor sincerum
Sola fides sufficit.
Tantum ergo Sacramentum
Veneremur cernui:
Et antiquum documentum
Novo cedat ritui:
Praestet fides supplementum
Sensuum defectui.
Genitori, Genitoque
Laus et iubilatio,
Salus, honor, virtus quoque
Sit et benedictio:
Procedenti ab utroque
Compar sit laudatio. Amen.
Chante, ô ma langue, le mystère
De ce corps très glorieux
Et de ce sang si précieux
Que le Roi de nations
Issu d’une noble lignée
Versa pour le prix de ce monde
Fils d’une mère toujours vierge
Né pour nous, à nous donné,
Et dans ce monde ayant vécu,
Verbe en semence semé,
Il conclut son temps d’ici-bas
Par une action incomparable :
La nuit de la dernière Cène,
A table avec ses amis,
Ayant pleinement observé
La Pâque selon la loi,
De ses propres mains il s’offrit
En nourriture aux douze Apôtres.
Le Verbe fait chair, par son verbe,
Fait de sa chair le vrai pain;
Le sang du Christ devient boisson;
Nos sens étant limités,
C’est la foi seule qui suffit
pour affermir les coeurs sincères.
Il est si grand, ce sacrement !
Adorons-le, prosternés.
Que s’effacent les anciens rites
Devant le culte nouveau !
Que la foi vienne suppléer
Aux faiblesses de nos sens !
Au Père et au Fils qu’il engendre
Louange et joie débordante,
Salut, honneur, toute-puissance
Et toujours bénédiction !
A l’Esprit qui des deux procède
soit rendue même louange. Amen.
Reprise du café-croissants
Après plusieurs mois d’interruption, le café-croissants du samedi matin reprend ce samedi 5 juin, avec son rythme habituel : messe à 8h30, café-croissants à 9h15 et partage sur la Parole de Dieu jusque 10h. Gestes barrière de rigueur…